Troubles de la succion
Un allaitement réussi est une interaction entre maman et bébé. Pour comprendre et ainsi gérer les problèmes de succion chez bébé, il est important d’appréhender l’anatomie du sein et la physiologie de la lactation, de même que l’extraction du lait maternel.
LE CYCLE DE SUCCION
La succion est un réflexe vital mettant en jeu la langue, les lèvres, le palais, la mâchoire (ATM) et les joues.
Dans les troubles de la succion chez le nouveau né se traduisent par :
- une difficulté à ouvrir suffisamment grand la bouche ;
- à placer correctement ses lèvres autour du mamelon ;
- ou encore à utiliser efficacement sa langue pour comprimer le mamelon.
La présence d’un ou plusieurs de ces signes ne pourra stimuler convenablement la production de lait lors de la tétée et cela pourra être à l’origine d’une diminution de la lactation. Ces problèmes ne sont en aucun cas la faute de la mère. En effet, l’ensemble des structures permettant la succion peuvent être comprimées voir déplacées pendant l’accouchement.
ANOMALIE ANATOMIQUE
Certaines anomalies anatomiques peuvent être facteurs à l’origine d’une succion inefficace :
- un frein lingual trop court, pouvant empêcher l’avancée de la langue ;
- un frein labial trop court, pouvant empêcher le retroussement de la lèvre supérieure ;
Ces anomalies sont généralement mises en évidence à la maternité, par le pédiatre ou par la sage-femme lors de la première visite. Une petite chirurgie visant à couper le frein peut libérer la langue et/ou la lèvre supérieure et améliorer la qualité de l’allaitement. Cependant, je ne saurai que trop vous conseiller de consulter un ostéopathe avant de réaliser cette opération.
« CONFUSION SEIN-TÉTINE »
Cette terminologie n’est pas tout à fait correcte et vous allez rapidement comprendre pourquoi. Très souvent, dans les premières semaines de vie, lorsque bébé ne tète pas bien le sein, maman (ou papa) sera obligée de lui donner le biberon. Cependant, la succion au biberon n’engendre pas le même mécanisme, ni la même technique que la succion du sein.
Lors de la tétée au sein, bébé contrôle la quantité de lait qui sort du sein. Il exerce un véritable effort en faisant fonctionner sa langue et ses mâchoires. Lorsque bébé prend le biberon (ou le bout de sein), celui-ci est posé dans sa bouche et le lait s’écoule sans effort, avec un débit fixe plus rapide que le débit au mamelon (même en utilisant des tétines à débit lent !). Bébé développe ainsi une « préférence pour le biberon » (terminologie plus adaptée) car ce mode d’alimentation est beaucoup plus facile.
RÉÉDUCATION DE LA SUCCION
La rééducation de la succion chez bébé est difficile mais possible. La patience sera le maître mot. Si vous êtes motivée à allaiter bébé. N’hésitez pas à consulter une conseillère en lactation qui vous soutiendra dans les moments difficiles et surtout, qui vous donnera tous les conseils nécessaires à cette rééducation :
- la suppression de tout ce qui est biberon, tétine et bout de sein ;
- pour les premières fois, il est préférable de nourrir bébé avant de lui proposer le sien. Si bébé se montre trop affamé, il refusera la tétée et il restera devant le sein à pleurer. Cela est très frustrant ;
- il faut encourager bébé à prendre le sein en déposant quelques gouttes de lait maternel sur les lèvres de bébé ou encore utiliser un tire-lait qui servira à déclencher le réflexe d’éjection pour que le lait arrive sans effort dans la bouche de bébé ;
- proposez dès que possible le sein à bébé dans un environnement calme. Après chaque tétée utilisez un tire-lait pour stimuler votre lactation.
CONSEILS DE L’OSTÉO
Il est reconnu que c’est de la succion de bébé que dépend la réussite de l’allaitement. Les cas où une mère ne peut pas allaiter sont très rares tandis que une mauvaise succion se rencontre fréquemment. Les bébés ayant une mauvaise succion ne peuvent pas bien prendre le sein et n’arrivent pas à en tirer le lait. Cela ne stimule pas la production de lait. L’ostéopathe peut travailler mécaniquement et neurologiquement sur les structures responsables de la succion et ainsi l’améliorer de manière importante.
La freinectomie est aujourd’hui bien trop banalisée et ne concerne réellement que 4 à 10% des bébés ayant un frein trop court. De plus, même si la qualité de l’allaitement peut être tout de suite améliorée, celle-ci reste tout de même non efficace. L’ostéopathe peut travailler sur un frein trop court et peut également intervenir après la freinectomie.
Une consultation chez un ostéopathe biomécanicien ne remplace JAMAIS une consultation chez le pédiatre ou le médecin.