Motricité libre

La motricité libre

La motricité libre est un concept développé par Emmi Pikler, pédiatre hongroise. Selon cette dernière, « la liberté motrice consiste à laisser libre cours à tous les mouvements spontanés de l’enfant, sans lui enseigner quelque mouvement que ce soit », autrement dit, il faut laisser bébé apprendre à bouger seul et à son rythme tout en lui laissant une grande liberté de mouvement. En effet, le développement moteur s’acquiert naturellement et dans un ordre précis. Notez que ce concept est de plus en plus pratiqué dans les crèches et halte-garderies.

ÉTAPES DU DÉVELOPPEMENT MOTEUR

Dans les premiers mois de vie, bébé a besoin de sécurité affective. Par la suite, il s’exprimera par sa motricité, lui permettant d’acquérir plus de confiance : la liberté donnée aux enfants pendant cette période, leur apporte un sentiment d’accomplissement. Laissez bébé acteur de son développement en le laissant bouger, explorer l’espace, saisir des objets, les relâcher, sentir les formes et les textures, etc. Evitez de la contrarier en lui faisant faire des choses pour lesquelles il n’est pas prêt comme l’asseoir, le mettre debout : vous risquez de le mettre en échec et de le crisper.

Le développement moteur passe par :

  • bébé roule du dos sur le ventre (cf. video 1) ;
  • bébé commence à réaliser une reptation sur le ventre jusqu’à se déplacer à 4 pattes (cf. vidéo 2);
  • bébé commence à appréhender la position assise ;
  • puis à se mettre debout avec un appuis manuel ;
  • et enfin à se mettre debout librement pour commencer à marcher.

LES BIENFAITS

La motricité libre est à l’origine :

  • d’une grande aisance corporelle ;
  • d’une grande confiance en soi ;
  • d’une plus grande prudence grâce à la conscience de ses capacités et de ses incapacités ;
  • d’une diminution des torticolis du nourrisson ;
  • d’une diminution des plagiocéphalies.

A ÉVITER

Les objets de puériculture qui vous sont proposés représentent souvent des freins dans le bon développement de la motricité de bébé :

  • le transat maintient bébé dans une position semi assise où il est figé. Dans cette position réduit son champ de vision et sa liberté de mouvement est inexistante ;
  • le trotteur permet à bébé de se déplacer à deux pattes. Placer bébé dans un trotteur alors qu’il n’a pas acquis cette position seul, pourrait être à l’origine :
    • de mauvaises postures dynamiques : bébé se déplace sur ses orteils plutôt que sur ses talons ;
    • d’une incapacité à acquérir son équilibre : les roues empêchent bébé de gérer son déséquilibre pourtant nécessaire lors du changement d’appuis unipodal ;
    • de se faire une représentation non juste de son volume corporel dans l’espace : les barres et roues se cognent aux obstacles.

FAITES PARTICIPER BÉBÉ !

La motricité libre c’est aussi faire participer activement bébé lors des soins : lui demander d’avancer la main ou le pied pour enfiler son vêtement ou ses chaussons, lui demander de lever ses jambes pour le changer, et attendre son mouvement. « L’enfant grandissant, devient de plus en plus conscient de cette coopération qui à un moment devient volontaire ».

Il faut « prendre le temps d’échanger, de saisir son regard, de lui montrer ce que vous faites. C’est une conversation active et essentielle qui le renforce, le nourrit et qu’il réutilise après, seul sur son tapis, dans son jeu ». Il est donc nécessaire qu’un moment de soin ne soit pas interrompu.

LE CONSEIL DE L’OSTÉO

Un enfant qui est élevé selon les principes de la motricité libre aura assurément moins besoin de consulter un ostéopathe, et c’est tant mieux ! N’oubliez pas que les conditions d’accouchement (utilisation ou non d’instruments d’extraction, temps d’expulsion long, etc.) ou si vous positionnez bébé toujours de la même façon, une asymétrie ou une mauvaise posture peuvent nécessiter une ou plusieurs séances d’ostéopathie afin d’aider bébé à grandir dans les meilleurs conditions.